Charles Elias Chartouni/Le régime iranien et les verrouillages croisés/شارل الياس شرتوني: مؤتمر فيينا، النظاتم الإيراني والإقفالات المتقاطعة

55

Le régime iranien et les verrouillages croisés
Charles Elias Chartouni/June 25/2021
شارل الياس شرتوني: مؤتمر فيينا، النظاتم الإيراني والإقفالات المتقاطعة/25 حزيران/2021

 Les négociations sur le nucléaire iranien ne cessent de buter sur des obstacles qui se reproduisent inévitablement parce que le régime iranien est loin de se départir de son ancrage totalitaire, ses visées impériales, les délires d’un contre-ordre international, sa politique de répression, et son rejet des règles de la vie internationale et ses voies diplomatiques. L’élection d’Ibrahim Raisi, le juge tortionnaire dont la carrière se réduit à l’assassinat des opposants au régime, est hautement symptomatique de la dérive extrémiste et meurtrière d’un régime aux abois et entièrement de-legitimé auprès d’une société civile iranienne qui se définit en opposition au régime islamique et ses référentiels. Les impasses diplomatiques ne font, en réalité, que répercuter les apories d’une idéologie religieuse creuse et carrément rejetée par une population, qui développe des mécanismes de défense et des modes de vie alternatifs qui contredisent de manière systématique l’emprise du totalitarisme islamique et ses modulations mutantes.

Les stratégies de la militarisation outrée (conventionnelle et nucléaire), les équipées impérialistes au niveau du Moyen Orient, et la politique de répression systématique à l’endroit des acteurs de la société civile, ne font que valider les incertitudes d’un régime qui n’a plus que la violence et la supercherie idéologique comme remède à une légitimité défaillante. Les déclarations prémonitoires d’Ibrahim Raisi à l’égard des pourparlers de Vienne ne font qu’illustrer les équivoques des négociations en cours, et les conditions rédhibitoires d’une démarche auto-invalidante de par son unilatéralisme, ses manœuvres dilatoires et son imposture: le régime iranien exige la levée des sanctions de manière préjudicielle tout en maintenant les zones d’ombre quant au contrôle des régimes de production sur les sites nucléaires et balistiques, et la politique de déstabilisation sur un arc de crise s’étendant de l’Afghanistan jusqu’en Turquie.

Le régime iranien qui ne cesse de générer des aléas stratégique et sécuritaire en tous genres, n’arrive pas au bout de 42 ans de parcours à normaliser son statut au sein de la communauté internationale, gérer ses problèmes de sécurité dans le cadre des arbitrages offerts par la société des nations, et renoncer aux délires messianiques qui sous-tendent sa politique expansionniste et de déstabilisation. l’État iranien n’étant qu’un artifice idéologique qui contredit,à tous égards, l’idée d’un État de droit, ses attributs souverainistes et ses registres normatif et relationnel. C’est le modèle du “Führerstaat” qui excipe d’une légitimité religieuse qui sert de plateforme à une politique de conquête discrétionnaire et réfractaire aux règles de fonctionnement de l’État westphalien, son architecture relationnelle et ses modes d’arbitrage. La récapitulation des négociations en cours nous laisse perplexes quant à la volonté de normalisation de ce régime, ses velléités réformistes, et la possibilité d’arrêter un cadre d’échanges opérationnel. Ceci nous laisse avec l’hypothèse d’un échec répété, la poursuite de la politique de sabotage à géométrie variable, et l’inévitabilité d’une politique d’endiguement ferme afin de contenir les effets délétères d’une “idéocratie” totalitaire et belliqueuse. Le régime iranien avec ses lests idéologiques, ses échecs désastreux de gouvernance, ses verrouillages oligarchiques et mafieux, et son bellicisme de principe, laisse peu de choix en dehors des régimes de sanction, de dissuasion et de défaite à terme.