Charles Elias Chartouni/Le Liban, le fascisme chiite et la seconde implosion du Moyen Orient/شارل الياس شرتوني: لبنان والفاشية الشيعية والانهيار الثاني للشرق الأوسط

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Le Liban, le fascisme chiite et la seconde implosion du Moyen Orient
Charles Elias Chartouni/August 18/2020
شارل الياس شرتوني: لبنان والفاشية الشيعية والانهيار الثاني للشرق الأوسط

L’explosion du port de Beyrouth a révélé au grand jour les visées meurtrières du Hezbollah, la vassalité d’un gouvernement fantoche qui dissimulait mal la mainmise de ce parti, et la transformation du Liban en plateforme opérationnelle desservant la politique de déstabilisation régionale de l’Iran, le démantèlement insidieux de l’État libanais, la mise en place d’une politique du colonisation interne qui projette le remodelage de la géographie humaine du pays, et la création d’un promontoire pour gérer l’économie souterraine opérant mondialement. Nous ne sommes plus dans le cadre d’un conflit politique s’articulant autour d’enjeux politique, économique ou social, nous sommes dans un scénario de subversion politique et stratégique qui vise à détruire la raison d’être du pays, son étayage institutionnel et ses équilibres structurels. Les propos tenus par les clercs chiites, la doxa prévalant en milieu chiite, et les relents génocidaires des menaces professées à l’endroit des chrétiens libanais, par Hassan Nasrallah ( le chef du Hezbollah ), sont loin d’être équivoques. Il est impossible de se mettre à la recherche d’une solution négociée à des différends politiques majeurs, dès lors que les enjeux et l’ordre des priorités sont décalés et font l’objet de définitions concurrentes.

L’approche de ce conflit bute désormais sur des enjeux qui remettent en question la raison d’être du pays, la crédibilité des institutions politiques, les enjeux existentiels de survie et des droits fondamentaux de la communauté chrétienne, et le déclassement de la crise économique et ses effets hautement délétères. La politique d’obstruction du Hezbollah et ses acolytes est délibérément mise en place afin d’accélérer le rythme de désintégration du conglomérat institutionnel et politique et l’effondrement économique du pays. Nous sommes là face à une entreprise de subversion délibérée qui s’est servie des simulacres institutionnels d’un État fictif, et des coalitions opportunistes qui lui servaient de relais. Le soi-disant président de la république, Michel Aoun, est un quisling instrumentalisé dans le cadre d’une stratégie de noyautage et de mise en orbite de la communauté chrétienne, qui préluderait à une politique d’expulsion sciemment mise au point dans le cadre d’une stratégie de remplacement démographique qui avance sur multiples fronts, comme cela est attesté ( Beyrouth Sud, Est, Centre, Kesrouan, Jbeil, Bekaa … ).

l’explosion meurtrière du port de Beyrouth a permis de dévoiler les enjeux d’une militarisation diffuse du milieu urbain moyennant l’entreposage de produits chimiques à usage militaire et de grande létalité, la stratégie des boucliers humains dont se sert le Hezbollah de manière continue comme latitude manœuvrière en vue de promouvoir sa stature communautaire ( les victimes du village de Cana ), et la politique de prédation qui vise à détruire l’écologie urbaine de Beyrouth et faire avancer la stratégie de colonisation des secteurs chrétiens de la ville, et s’inscrit dans le cadre d’un plan de colonisation de l’ensemble du grand Beyrouth et ses agglomérations péri-urbaines, comme cela a été amplement attesté par l’arrivée immédiate des agents immobiliers. Le jeu institutionnel est désormais un faux semblant qui dissimule une stratégie de conquête qui se drape de subterfuges politico-juridiques creux qui renvoient aux enjeux d’une politique d’occupation, et aux théâtres opérationnels d’un Moyen Orient éclaté.

L’affrontement est désormais frontal entre deux scénarios, celui de la reconstruction d’un Liban hypothétique qui se dissipe à vue d’œil, et ceux d’un bouleversement géostratégique que laissent profiler les nouvelles guerres régionales en gestation. Nous ne sommes plus dans le registre juridique et institutionnel d’une entreprise réformiste et de reconstruction, nous sommes dans le cadre stratégique d’un remaniement géopolitique qui amorce la seconde étape de l’implosion du Moyen Orient. Les enjeux géostratégiques ne font plus mystère et tout le reste n’est que théâtre des ombres.
Le parti chiite compte rester au centre du jeu libanais, même s’il est l’objet de nombreuses critiques depuis le 4 août.