Charles Elias Chartouni: Le terrorisme islamiste, la décapitation de la République et l’épreuve des limites/شارل الياس شرتوني: ارهاب الاسلاميين، قطع رأس الجمهورية وتجربة الحدود الفاصلة

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Le terrorisme islamiste, la décapitation de la République et l’épreuve des limites
Charles Elias Chartouni/October 21/2020
شارل الياس شرتوني: ارهاب الاسلاميين، قطع رأس الجمهورية وتجربة الحدود الفاصلة

Le terrorisme islamiste, la décapitation de la République et l’épreuve des limites
La macabre décapitation de Samuel Paty par un islamiste tchétchène, au statut de réfugié, fait suite à une série d’attentats en tous genres, où se sont alternées exécution par mitrailleuses, voiture bélier, égorgement et décapitation, ainsi que 32 attentats déjoués tout au long des cinq dernières années. On n’est plus dans la violence occasionnelle, dans les faits divers de la chronique policière et judiciaire, ou devant le déploiement d’une délinquance ordinaire dans des ghettos de banlieues, on est devant un état de violence institutionnalisé, récurrent qui représente une menace réelle à la paix civile, à la sécurité nationale et à l’avenir du contrat républicain et ses impératifs civiques.

L’assassinat de Samuel Paty, enseignant d’Histoire dans un collège, remet en question tout un mode de gestion de la violence islamiste et ses répercussions multiples sur l’avenir de l’État de droit et les enjeux de la sécurité nationale, à savoir jusqu’où et jusqu’à quand une démocratie libérale peut tolérer, une idéologie et des modes de vie alternatifs, qui remettent en question ses fondements et la viabilité de ses institutions.

L’islamisme est une idéologie totalitaire qui s’articule sur la base des échecs multiples des modernités arabe et islamique, des migrations de masse qu’ils induisent, des apories de l’islam contemporain et ses instrumentalisations par les politiques de puissance arabo-musulmane et leurs déclinaisons néo-impériales.

Il s’agit d’une violence éminemment politique qui puise aux sources scripturaires du corpus islamique, en l’absence d’une lecture critique qui aide à déconstruire les surdéterminations sémantiques, et démêler les registres propres du religieux, du socio-politique et de leurs articulations inter-textuelles et sociologique. Il est grand temps de se départir de la doxa du politiquement correct qui entend dissocier l’islamisme du référentiel islamique et ses enseignements, tout en sachant que l’islamisme n’est pas identique à l’islam et ne peut en épuiser la dimension religieuse.

L’islamisme est une idéologie politico-religieuse qui se nourrit des échecs patents de la modernité islamique qui instrumentalise le corpus religieux au profit d’un projet totalitaire et de conquête impériale pilotés par les monarchies pétrolières d’Arabie, la dictature iranienne du jurisconsulte, et par les mouvances salafiste et terroriste des frères musulmans et leurs dérivés qui ont amplement puisées aux référentiels Wahhabite et Khomeyniste et aux liens généalogiques qui les relient.

Le fait que l’islamisme ait transformé l’islam en opérateur psycho-pathologique, catalyseur d’archaïsmes faits de ressentiment, de verrouillages psychotiques et de haine de toutes sortes d’altérité, ne fait que répercuter une haine de soi, la haine de l’autre n’étant que le revers d’une haine de soi aux avatars multiples.

L’ordre public dans une démocratie libérale, ne pouvant composer avec autant de contradictions qui le minent dans ses fondements, est sommé d’arrêter des bornes, de réaffirmer ses récits fondateurs, de dire les stipulations du contrat social, et de fixer les modes d’affiliation républicaine.

L’ordre en démocratie libérale n’est plus en mesure de s’accommoder d’autant de paradoxes, qui en questionnent la légitimité et l’effectivité, comme l’ont amplement démontrés les attentats terroristes qui ne discontinuent pas, et qui cherchent à s’imposer comme une fatalité induite. La réaction des autorités françaises traduisent, quoique tardivement, une exigence de réaffirmation des valeurs de l’en soi national et républicain, l’intangibilité des normes républicaines, et l’intransigeance des modèles de sociabilité politique, afin de se prémunir contre les embardées d’une subversion islamiste ouverte qui n’est plus à démontrer.

La riposte devrait se structurer à des niveaux multiples de politiques de restructuration urbaine, de diversification du pool migratoire, de remise en cause des politiques de recomposition familiale ( polygamie comprise ), l’encadrement juridique de la notion de licéité ( Halal, حلال ) et de ses conjugaisons à géométries variables, de la séparation du religieux et du politique, de l’inscription de l’islam dans les interstices de l’espace privé et du pluralisme religieux stricto sensu, et de l’interdiction de tout statut public revendiqué de manière subreptice et ouverte par diverses mouvances de l’islam institutionnel et sauvage.

La terreur islamiste est un acte de guerre continue, il est déjà temps d’en prendre acte et la traiter comme telle en lui déclarant la guerre et en changeant “le camp de la peur”, désormais l’islamisme ne sera plus autorisé comme une variante au cœur du paysage islamique, les écoles islamistes n’auront plus droit de cité, des formations comme le Collectif contre l’Islamophobie en France ( CCIF ) et consorts seront interdits d’opérer sur le sol national, la déchéance de nationalité et l’expulsion du territoire national feront désormais partie de la panoplie des mesures de rétorsion contre des formations qui contestent la paix civile et les valeurs de la République, la mise à terme de toutes formes d’extraterritorialité juridique et normative et des politiques d’encadrement fournies par les tutelles étatiques ( Arabie Saoudite, Qatar, Turquie, Iran… ).

Quant à la gauche indigéniste, il faudrait l’engager, dorénavant, sur la base de ses entorses délibérées au credo républicain et au récit national auxquels elle se soustrait et cherche délibérément à subvertir, une démocratie ne pouvant fonctionner en l’absence de consensus normatifs et des engagements civiques qui en découlent.